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 Journal d'une vie.

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AuteurMessage
Kensaku Miura
Bras Droit de Melle Omamori


Kensaku Miura

Bras Droit de Melle Omamori

Messages : 36
Date d'inscription : 13/08/2010
Age : 33
Localisation : Non loin de Mlle Omamori ou dans les ruelles sombres, à chercher des proies.
Journal d'une vie. Vide
MessageSujet: Journal d'une vie.   Journal d'une vie. Icon_minitimeLun 20 Sep - 16:34

[Dans le carnet sont déchirées quelques dizaines de pages, laissant le récit commencer à la moitié de l'ouvrage.]

{o}
Jour premier:

Comme tous les jours, je me suis levé aux premiers rayons du soleil sous les cris de Père. Après un rapide déjeuné je me suis remis à mes exercices de comptabilité. C'était une tâche que mon père voulait absolument que j'accomplisse chaque jour. Il me répétait souvent que l'avenir de la fortune familiale reposerait sur moi lorsque qu'ils ne seraient plus et je ne voulais en aucun cas ne pas savoir gérer les finances de mon futur foyer. C'est après un peu plus d'une heure d'écriture et de calculs que je sortis de la pièce pour me rendre à la salle de bain pour ma toilette quotidienne. Par la fenêtre je pouvais encore apercevoir cette grande ville qui m'attirait tant. J'avais pu m'y rendre à plusieurs occasions mais n'avais jamais pu véritablement l'explorer... Cet inconnu m'attirait terriblement bien que je pense pas que la technologie puisse me satisfaire plus que cela, le confort rural de la demeure familiale me convenait très bien. Je prenais toujours mon temps pour la toilette, c'était l'un des rares moments ou je ne devais pas subir cette présence paternelle qui m'étouffait.

De retour dans la cuisine, Mère était déjà affairée à préparer le repas. Elle n'adhérait pas vraiment à la façon de penser de Père et elle ne comprenait pas ce dévouement à ces Créatrices dont il parlait chaque jours mais dont la venue ne se ferait peut-être pas avant des années voir des siècles.
Pour ma part, j'étais assez mitigé, partageant les avis différents de mes parents. De toute manière je ne pouvais échapper à l'entrainement de Père, il revenait d'ailleurs vite vers moi en criant pour que je me remette à la tâche. Je me rendis donc dans la salle d'entraînement ou pris un long bâton avant de sortir. Quitte à s'entrainer, je préférais le faire dehors, le beau temps s'y prêtait, ce n'était donc pas un luxe.

Ce n'est qu'après quelques minutes que je le sentis. Il était temps. Moi qui avait encore des doute le matin même, je sentais dans toutes les fibres de mon être le changement. Père s'arrêta de parler et se retourna vers la ville, probablement piqué par la même sensation. Mère sortit de du manoir, l'air affolé. Je ne pensais pas qu'elle l'aurait également sentit, n'étant pas directement de la famille, ne partageant pas le sang des Miura.
Il y eut soudain une sorte d'onde de choc qui ne nous fit pourtant pas bouger d'un centimètre. Je me sentis emporté vers la ville et je me mis à courir vers elle, appelé par mon destin. Je n'eut que le temps d'apercevoir Père et Mère tomber en poussière, milliers de particules s'envolant dans les airs. Je ne me suis pourtant pas arrêté, toujours emporté par ce... cet instinct.

Ce n'est qu'une fois arrivé en ville que j'ai compris l'ampleur de la chose. Tout était dévasté, les habitants semblaient tous avoir disparus, peut-être de la même manière que Père et Mère d'ailleurs... Une espèce de bulle s'était formée autour de la ville, juste après mon passage. Je ne sais pas vraiment ce qui se serait produit si jamais je m'étais trouvé sur son chemin lors de son apparition mais je n'ai pas vraiment un bon sentiment quand à elle. Mon instinct me dit de ne pas l'approcher... Il va falloir que j'étudie cela de plus près.
A l'approche d'un immeuble, le seul encore debout, les habitants se firent de plus en plus présents, se rassemblant tous au pied de cette tour de béton. Tous étaient habillés de doré ou de blanc et se regroupèrent en deux groupes. Deux jeunes femmes sortirent alors du bâtiment, l'air étonné devant ce spectacle assez terrifiant. Quelques mots s'échangèrent entre la foule et les jeunes filles puis ils partirent tous dans les rues de la ville.
Je senti au fond de moi qu'elles étaient celles que j'attendais... "Les deux"... Mon avenir se dressait devant moi, et incapable d'y échapper, je me suis enfoncé dans les sombres ruelles avec les autres, mené par celles qui sont maintenant ma principale raison de vivre. J'ai fait la connaissance de Mme Omamori, qui a décidé de faire de moi son bras droit après quelques échanges verbaux. Mme Modae semble plus dure et ne m'a pas accordé ne serait-ce qu'un regard jusqu'à maintenant.
Des travaux ont commencé, j'ai une chambre particulière dans l'immeuble des Créatrices, une chambre démesurée avec salle de bain personnelle et petit coin bibliothèque accompagné de sa cheminée... Je peux remercier mon rang pour cela. La ville est encore très abimée mais je sens qu'une certaine organisation voit déjà le jour.
C'est ainsi que je me retrouve assis derrière mon bureau, éclairé par ce qui doit être l'une des dernières lampes encore intactes. Les pages précédentes de ce carnet ne sont plus, brûlées dans le feu qui réchauffe actuellement la pièce. C'est une seconde vie qui commence ici, ma seconde vie...

Paix à ma vie passée et à mes parents, qu'ils sachent au moins que leur fils accompli la tâche que ses ancêtres chérissaient...



Deuxième jour:

Je me suis réveillé ce matin, les sens brouillés par la brume de mon passé. Il m'a fallu quelques temps pour me souvenir des récents évènements. Mon cœur s'est à nouveau déchiré lorsque que le goûts des cendres de mes parents me revint en bouche. Malgré leur sévérité, je les aimais.
Je me suis levé et ai procédé directement à ma toilette dans la salle de bain personnelle que j'avais à disposition. Je suis ensuite descendu aux cuisines afin d'y trouver quelques mets à avaler pour combler le trou qui faisait sentir sa présence en moi.

Une fois rassasié, je me suis dirigé vers la salle d'entrainement pour y faire quelques exercices matinaux avant de sortir visiter un peu les rues voisines. Sur mon chemin j'ai trouver deux habitants qui tentèrent d'arrêter ma progression. Leur vie s'est achevée entre mes doigts.
C'était la première fois que je tuais, j'y ai pourtant pris un malin plaisir. Tuer semble être un bon moyen d'assouvir sa colère, de faire baisser la pression. Il fallait bien trouver une utilité pour ces habitants de toute manière...

Il y a pourtant une chose que je n'explique pas... J'ai "senti" la peur de ces deux hommes. Je savais ce qu'il fallait dire ou faire pour les glacer d'effroi. Ces révélations me sont venues comme des flashs d'images diverses... Il faut que j'étudie ce phénomène, que je trouve d'autres... volontaires pour mes études.

L'après-midi fût calme. J'ai passé la majorité de mon temps à observer les prisonniers travailler pour la construction de la nouvelle ville, enlevant des débris ou remontant de hauts murs. Les ordres semblaient venir des Créatrices elles-mêmes, personne n'osait donc ne pas obéir. Quelques cadavres trainaient ça et la, plus ou moins complets selon leur état de décomposition. Je me suis étonné que les Créatrices n'aient pas encore donné l'ordre de retirer ces corps inanimés des rues, cela contraste vraiment avec leur apparence physique.

J'en ai également appris plus sur les deux groupes qui s'étaient formés le premier jour. Ils étaient tous deux dévoués à leur Créatrice respective et étaient marqués par de grosses différences. Si ceux vêtus de doré étaient plus calmes et réfléchis, ceux en blancs semblaient plus axés sur le physique et la force, moins enclins à réfléchir avant d'agir.

C'est la tête remplie de nouvelles informations que je vais rejoindre mes songes, prêt à attaquer ma nouvelle vie.


Sixième jour:

Aujourd'hui, j'ai commencé mes recherches. J'ai un petit laboratoire à ma disposition pour mes expériences. La seule condition pour pouvoir effectuer mes recherches en paix était de donner mes résultats aux Créatrices, ce qui ne me dérange nullement.

Les volontaires se font rares, je suis obligé d'aller piocher des cobayes dans la fosse aux esclaves. Ils ne sont pas vraiment résistants, cependant je peux déjà établir que nous changeons. Pas tous de la même manière, c'est une certitude, cependant...

Au dehors, les constructions poussent comme de la mauvaise herbe. Toutes ne sont pas d'une solidité à toute épreuve, les plans de bases étant parfois voués à l'échec. Pourtant Mlle Omamori dessine encore et toujours de nouveaux plans, se perfectionnant au fil des esquisses. Je ne m'inquiète pas pour l'avenir de la ville.


Douzième jour:


Mes expériences avancent à pas de géant.
En l'espace de six jours, mes cobayes ont totalement changé. Est-ce la une conséquence de la ville? Certains peuvent s'insinuer dans l'esprit des gens quand d'autres sont capables des plus grands exploits physiques. Les "pouvoirs" sont encore assez faibles pour le moment mais ils ne cessent d'évoluer.

Les deux Créatrices m'ont fait demander et lorsque je suis arrivé à leurs bureaux, j'ai du les "ausculter" afin de déterminer leurs pouvoirs respectifs. Outre le pouvoir du livre, Mlle Omamori semble avoir développé des capacités pour sonder l'esprit des personnes et maitrise également une certaines télékinésie. Mlle Modae quand à elle doit se battre contre la louve qui sommeille en elle. Ses transformations vont jusqu'à la métamorphose totale de son apparence. Sa force semble aussi plus importante. Son pire ennemi est je pense elle même... Elle devra lutter un bon nombre de fois pour dompter l'animal qui est en elle, si domptage possible.

Pour ma part, je me suis exercé sur un habitant capturé lors d'une de mes explorations quotidiennes. Je suis dans la capacité de connaitre les peurs qui hantent les gens. Si j'ai commencé par deviner certaines peurs assez minimes, il semblerait que les visions épouvantables que je reçois soient de plus en plus puissantes, me donnant tout le loisir de torturer l'esprit de ces pauvres habitants. Oui... Car je me suis découvert un autre pouvoir... Il semblerait que les pouvoirs évoluent ou se multiplient en fonction de la "puissance" de l'individu.
C'est lors d'une de mes expériences que j'ai "projeté" une hallucination dans l'esprit de l'homme dont je m'efforçais à connaitre les craintes. Ces hallucinations sont entièrement contrôlées par mon esprit et je suis capable de les voir en même temps que ma proie.
Cependant, après de nombreux essais, je peux affirmer que je ne suis pas dans la capacité de pouvoir atteindre plusieurs cible en même temps, de créer une illusion de masse ou encore de provoquer une illusion de toucher ou d'odorat. Mes hallucinations s'en tiennent donc au domaine du visuel et de l'auditif et ont besoin d'une concentration totale.

Je verrais comment ma "mutation" évolue... L'odorat et le toucher viendront peut-être par la suite. L'entrainement est de rigueur car, comme nous, les habitants "libres" possèdent ces pouvoirs et pourraient passer à l'attaque d'un jour à l'autre.


Quatorzième jour:

J'écris actuellement la main bandée et l'épaule trouée en quatre points...
Un accident a eu lieu dans le laboratoire. Alors que je vaquais à mes occupations habituelles, un cobaye garou s'est transformer alors qu'il échappait à ma surveillance. Les barreaux n'ont pas tenus plus d'une seconde et la bête s'est jeter sur moi crocs en avant.
J'ai senti son haleine putride caresser ma peau et c'est de peu que les dents jaunâtres, aiguisées comme des lames de rasoir, manquèrent ma nuque pour se ficher dans mon épaule droite.

L'animal m'envoya contre le mur d'un mouvement de tête et se préparait déjà à une autre attaque alors que je touchais à peine le sol dur et froid. Je peux être reconnaissant envers le destin car je connaissais bien l'agresseur pour l'avoir longtemps étudié. M'enfermant dans mon esprit, j'imaginais le corps d'une jeune fille que j'avais souvent vu lors de mes visions. Je la fit se placer entre moi et le fauve, qui stoppa net. Cette diversion suffit pour que les secours arrivent sur les lieux et maitrisent l'animal par quelques tranquillisants trouver dans les deux anciennes cliniques vétérinaires de la ville.

Ce que je retiens de cette mésaventures, c'est que les pouvoirs évoluent plus vite que nous ne pouvons l'imaginer. Cette évolution ne semble pas se faire sur un schéma précis, mais au cas par cas. J'ai en réserve quelques spécimens qui ne sont pas capables de la moindre chose avec leur don.
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